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lundi 9 mai 2022

L'AMOUR VACHE (Chanson animalière) François Ville / RNico

Voici le fruit d'une collaboration avec Rnico, lui à la musique, et moi aux paroles.

L’Amour Vache

« Que tu as de bios œufs » dis-je un jour à ma poule,
Mais ça n’a pas cassé trois pattes à un canard,
Je crôa que de ma face elle en avait trop marre
Elle resta dans son coin, me traita de maboule,

Je marchai sur des œufs médusé par son thon,
Queue entre les jambes, muet comme une carpe,
Je n’étais pas son chien pas plus que son mouton,
A la rigueur pigeon, du genre qu’on écharpe…

Elle sortit ses griffes et montra les crocs,
Me vola dans les plumes aboyant sans relâche,
« Bas les pattes » intervins-je en beuglant comme un veau,
Enchaînant noms d’oiseaux pour cette peau de vache,

Ce fut de pis en pis, je ne fis que monter
Sur mes grands chevaux car, à cheval sur la règle
Et sur mes principes, faut pas m’asticoter,
Je suis ours mal léché et précis comme un aigle.

Pourtant nous nous aimions, la passion à tout crin,
Et dans le sens du poil elle aimait mes caresses,
Je lui faisais l’amour, jamais comme un lapin,
Je n’étais pas manchot et elle était tigresse !

Elle adorait mon bouc et ma queue de cheval,
Moi sa taille de guêpe embellie en guêpière,
Elle aimait mes costards, queues de pies et futals,
J’étais son étalon, comme un paon j’étais fier !

Mais l’Amour rend bigleux moi qui était déjà,
Myope comme une taupe, enfermé dans ma bulle,
Comme un poison dans l’eau, comme entre chiens et chats,
Le vers dans la pomme est têtu comme mule…

Avant j’étais son coq et gai comme un pinson,
Avant son bel amour me donnait des ailes !
Elle ne disait pas « Tu pues toi, ton bourdon,
Ton cafard et tes tics, vois-tu notre anneau fêle ! »,

Cette prise de bec me fit un effet bœuf,
Comme enragé je pris le taureau par les cornes,
J’avais trop fait l’autruche il me fallait du neuf,
Le dindon de la farce allait franchir les bornes :

« Je hais tes yeux bovins et moches comme un poux,
Ton côté sang-sue et ta langue de vipère !
Quelle mouche te pique à hurler comme un loup ?
Mais quel âne je fais ! J’ai tant manqué de flair.»

Cochon qui s’en dédit, je crachai mon venin,
Bien fait pour sa gueule, pardon son bec de lièvre !
Il suffit d’un cygne, injustices en essaims,
Mots lancés comme un dard, de ceux qui rendent chèvre.

Pas bête ! Elle pleura, larmes de crocodiles ?
Non et j’en fus ému, je laissai ma morale au bestiaire ;
Légers comme une plume, apaisés et dociles,
Comm’ souvent nous avons terminé par nous traire…

François Ville

#amour #chanson #bio #vache #animaux

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